Wednesday 15 November 2017

Cobalt de la RDC : Microsoft, Lenovo et 24 autres entreprises pointés du doigt par Amnesty international




Microsoft et 25 autres entreprises sont pointés du doigt par Amnesty International qui les accuse de n’avoir pas rendu publiques les informations sur
 leurs fournisseurs en cobalt.

«Nos premières enquêtes ont montré que le cobalt extrait des mines par des enfants et des adultes dans des conditions épouvantables en RDC est utilisé dans les chaînes d’approvisionnement de certaines des entreprises les plus connues au niveau mondial. Quand nous avons pris contact avec ces entreprises, nous avons constaté que beaucoup ne demandaient même pas d’où provenait le cobalt », a déclaré Seema Joshi, spécialiste de la responsabilité des entreprises en matière de droits humains à Amnesty International

Plus de la moitié du cobalt extrait à travers le monde – le cobalt est un composant essentiel des batteries lithium-ion – provient de la RDC, et 20 % sont extraits des mines manuellement. Amnesty International  dit avoir rassemblé des informations montrant que des enfants et des adultes extraient le cobalt dans des tunnels étroits creusés manuellement, et sont exposés au risque d’accidents mortels et de graves affections pulmonaires. L’organisation affirme avoir suivi le parcours du cobalt provenant de ces mines, qui a été livré à une entreprise chinoise de transformation appelée Huayou Cobalt, dont les produits se retrouvent in fine dans les batteries utilisées pour des appareils électroniques et des véhicules électriques.

« Cela signifie que Microsoft ne se conforme pas aux normes internationales les plus élémentaires. Lenovo présente elle aussi de mauvais résultats : elle n’a pris que des mesures minimes pour déceler les risques en matière de droits humains ou enquêter sur ses liens avec Huayou Cobalt et la RDC », dit l’ONG dans un communiqué publié ce mercredi 15 novembre 2017.
Amnesty a évalué les pratiques des entreprises en se basant sur cinq critères reflétant les normes internationales, notamment l’obligation faite aux entreprises de mener des vérifications en exerçant un «devoir de diligence» sur leurs chaînes d’approvisionnement, et leur obligation de transparence au sujet des risques qui y sont associés en matière de droits humains. L’organisation a pour chaque entreprise indiqué «aucune mesure», «minimum», «modéré» ou «insuffisant» pour chaque critère. Aucune des entreprises citées dans le rapport n’a pris des mesures suffisantes pour se conformer aux normes internationales. Et ce, alors même que ces 29 entreprises sont toutes averties des risques en matière de droits humains et des atteintes à ces droits liés aux activités d’extraction du cobalt en RDC, qui concentre à elle seule la moitié des réserves connues et a pour projet de redevenir leader mondial en termes de production de minerai de cobalt.

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